L’apiculture aujourd’hui

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L’apiculture est à la mode et provoque un développement de l’apiculture urbaine. Les médias se servent de l’abeille et de son image, pour véhiculer la nécessité de protéger l’environnement et par la même occasion crée un effet de mode sur l’apiculture. L’abeille et le fonctionnement de son organisation développe un attrait quasi mystique et l’apiculture devient ainsi un faire valoir pour les particuliers comme pour les entreprises.

Mais il faut savoir que l’apiculture, c’est beaucoup de travail, d’observation et de connaissances acquises et à acquérir, qui n’aboutissent que s’il y a une vraie passion. Les passions ne sont jamais des effets de mode.

Il faut bien comprendre qu’avoir une ruche est une responsabilité aussi bien vis-à-vis des voisins que vis-à-vis des autres apiculteurs et c’est aussi une responsabilité écologique.

On parle à juste titre de la dégradation de notre environnement par l’utilisation massive de pesticides, engrais et aussi par le développement des monocultures. Toutes ces modifications ont eu des effets désastreux sur la santé des abeilles.

L’abeille fascine et est utilisée comme vecteur du réveil écologique.

L’apiculture urbaine peut être une réponse au déclin de l’abeille et de sa sauvegarde, mais seulement si cette apiculture est pratiquée d’une façon citoyenne et responsable (vis-à-vis des autres citoyens qu’ils soient apiculteurs ou non, et aussi vis-à-vis des abeilles). Nous voulons une apiculture saine et modérée à la grand-papa, respectueuse et sereine.

Pourquoi les abeilles se portent bien en ville et plus particulièrement dans nos banlieues ?

Comme pour l’homme, la santé des abeilles passe part la diversité, la qualité, la disponibilité et l’abondance de son alimentation.
En ville, on constate une présence importante d’arbres mellifères qui sont de grands producteurs de nectar. Les arbres ornementaux comme le marronnier, le tilleul, l’acacia ou le robinier et maintenant le sophora du japon sont très mellifères et sont très présents dans nos villes, les arbres fruitiers comme les cerisiers sont aussi très nombreux.
Dans nos campagnes, les arbres comme les chênes, les fresnes, qui sont très majoritaires ne sont pas vraiment mellifères.
Dans nos jardins citadins, il y a une grande diversité de plantes qui assure une floraison et une production de nectar et pollen sur une très grande partie de l’année.
Les glycines, le houx, le romarin, les lavandes, les bruyères, les rhododendrons, etc… sont très présents dans les jardins de banlieue.
Les pelouses sont souvent envahies par des fleurs mellifères comme le pissenlit, le trèfle blanc… et elles sont souvent tondues au dernier moment le W.E. quand on reçoit des amis ou quand il fait beau.
Dans les campagnes, c’est l’inverse. On a de grands espaces de monoculture infestés de pesticides sans qualité mellifère.
Les espèces sont remplacées par des hybrides qui souvent sont sélectionnés sur des critères de rendement et ces plantes finissent pas ne plus produire de nectar ni de pollen.. et quand les plantations en produisent, la chimie des sols pollue la qualité du nectar et intoxique nos abeilles.
Dans les zones d’élevage ce n’est pas mieux, on remplace les prairies naturelles par des prairies artificielles qui produisent plus d’herbes mais on a supprimé toute la biodiversité et donc les variétés des fleurs naturellement présentes dans les prairies naturelles.
Avec la densification de la population animale dans ces prairies artificielles, la moindre fleur est aussitôt engloutie par un herbivore.
On a aussi supprimé les haies qui abritaient de nombreuses variétés mellifères et protégeaient du vent. En effet, les abeilles ont plus de mal à se poser sur les fleurs quand il y a du vent,les haies sont donc importantes.
En ville les clôtures sont de vraies protections et jouent le rôle de haies.
Il y fait aussi plus chaud avec des différences de 2 à 3 degré ce qui est un critère de meilleure production mellifère.
Les végétaux aiment bien le gaz carbonique qui fonctionne un peu comme un engrais : les plantes captent l’énergie de la lumière, absorbent le gaz carbonique de l’air et l’eau du sol, pour produire de la matière vivante : bois, feuilles, fleurs et racines.
Les plantes vertes produisent leur propre nourriture au niveau de la feuille par un processus que l’on appelle photosynthèse. Grâce à l’énergie lumineuse, le gaz carbonique et l’eau, la plante fabrique un sucre qui constitue sa nourriture et rejette de l’oxygène.
Le nectar, est un sucre secrété généralement par les nectaires des plantes, soit directement par  les cellules épithéliales ou par les trichomes, soit indirectement par le parenchyme foliaire.
Le nectar pouvant être considéré comme une sève élaborée modifiée pendant la phase d’excrétion. Le nectar est la matière première du miel.

A la campagne, la pollution chimique par l’utilisation excessive des engrais et pesticides variés est véhiculée par la sève et pollue le nectar qui intoxique à son tour nos abeilles.

Donc en ville tout va bien, de la chaleur, de l’abondance et pas de chimie ni pesticide (enfin presque, et pas de façon industrielle et intensive). Nous serions heureux de voir les jardiniers se passer des produits toxiques comme des glyphosates ou autres… C’est vrai, en ville, on a un peu remplacé les engrais chimiques par la présence de gaz carbonique, mais c’est pour la bonne cause…

La ville paraît être un refuge pour les abeilles, mais cela pourrait bien ne pas durer. Comme dans tout, c’est une histoire d’équilibre et tous les excès sont préjudiciables.

De trop grandes concentrations d’abeilles ne sont pas recommandables car elles vont aussi se faire au détriment d’autres espèces sauvages.

La proximité des ruchers est aussi un vecteur de maladie et les banlieues ne sont pas à l’abri de voir se propager des maladies. L’ignorance des maladies des abeilles est criminelle car non seulement elle met en cause les ruches de l’intéressé mais aussi celles de ses voisins et de toute une contrée.

Il faut que la pratique de l’apiculture urbaine soit guidée par un suivi régulier et une révision régulière des connaissances apicoles. Elle ne sera viable à long terme que par des échanges intelligents entre les apiculteurs amateurs qui sont souvent des passionnés. Il faut savoir qu’il y a plus de 60 000 apiculteurs amateurs et moins de 2000 professionnels, en France.

Avoir une ruche dans son jardin sans s’en occuper, c’est donc un acte irresponsable très éloigné d’un acte écologique.

Une ruche c’est avant tout beaucoup d’attention et de travail qui ne dure que s’il y a un véritable intérêt ou une passion.

La mode de l’abeille est à la fois une source de danger et d’intérêt. Il appartient aux apiculteurs de savoir ce qu’il veulent transmettre de leur passion.

Les apiculteurs ne doivent pas rester des théoriciens sans cesse à la recherche d’idées nouvelles. L’excès inverse, c’est-à-dire l’empirisme, est également préjudiciable et là encore, comme dans tout, c’est une question d’équilibre et le travail auprès des abeilles est fait d’observation et de réflexion quotidienne.

De tout ce qui a été précédemment dit est né l’existence de notre association APICIT.

Nous ne voulons pas nous substituer au rucher école, car ce n’est pas notre objet ni notre volonté.
Nous voulons guider les apiculteurs débutants sur le terrain par la pratique pour assurer une meilleure responsabilité apicole en milieu urbain.

Pour nous, l’apiculture que nous souhaitons voir s’épanouir est une apiculture raisonnable et raisonnée à l’image de ce qui existait autrefois (l’apiculture de papa ou grand-papa), quand les fermes avaient leurs ruches pour leurs propres besoins sans spéculation et loin de tout interêt économique.

Comment nous nous organisons :

Notre association met à disposition des colonies et un support d’aide par le suivi et par la pratique accompagnatrice directe sur les abeilles.
Cela permet l’échange, entre les adhérents, des techniques apicoles et leurs pratiques.
Les abeilles restent la propriété de l’association.
Certaines personnes voulant participer à notre démarche mettent à disposition une partie de leur jardin et suivent notre travail.
D’autres utilisent un espace libre dans leur jardin et s’investissent complètement dans le travail apicole et deviennent des apiculteurs avertis.
D’autres encore qui n’ont pas la chance de posséder une ruche ou un terrain profitent de la possibilité d’espace prêté pour assouvir leur passion.

Nous voulons par notre présence assurer un suivi sanitaire sur les communes où notre association entretient et suit des ruchers. Les essaimages sont un problème en ville et notre association permet l’intervention rapide pour récupérer ces colonies en recherche d’abris.
Aujourd’hui, la rareté des essaims due à l’effondrement des populations d’abeilles pour la production du miel a créé un vrai commerce – spéculatif – autour des abeilles.

Le développement de l’élevage intensif pour répondre à l’effondrement des colonies d’abeilles n’est pas sans danger.
La création d’espèces plus dociles ou plus productives est introduite dans les ruchers et remplace progressivement les espèces indigènes adaptées au biotope et crée une élimination progressive de la biodiversité apicole.

Pour éviter que l’abeille devienne une marchandise source de profit et de spéculation, notre association met à disposition des colonies issues de nos ruchers .
Ce concept a l’avantage de protéger l’abeille.
La colonie d’abeilles devient propriété collective et non privée.
Ce concept assure la garantie d’une protection sanitaire indispensable car si un apiculteur est défaillant il sera secondé par un adhérent qui comblera et assurera le suivi des colonies.
Pour l’instant nous sommes implantés sur les communes suivantes : Antony, Bourg-la-reine, Clamart, Jouy-en-josas, Fontenay-aux-roses et Villebon-sur-Yvette.

Aujourd’hui, il faut une apiculture de qualité avec une méthode adaptée aux besoins sanitaires essentiels que nous devons apporter aux abeilles.
Nous ne cherchons pas à développer l’apiculture urbaine en terme de quantité car il faut bien comprendre que malgré tout ce que l’on peut entendre, la production de nectar en terme de quantité et qualité n’est pas illimitée en ville.

L’installation d’un rucher doit se faire dans le respect des autres apiculteurs urbains, ce qui implique un suivi régulier des colonies afin de garantir aux populations d’abeilles un bon suivi sanitaire (surtout avec l’apparition du varroa, le contrôle de l’infestation par le parasite est devenu indispensable et obligatoire).

Le grand mot : les abeilles en danger.
On pense qu’en allant acheter un essaim que l’on installe dans son jardin, on participe à l’action écologique positive.
S’occuper d’une colonie d’abeilles, c’est avant tout un acte et un engagement qui doit être le fruit d’une réflexion. On ne le répètera jamais assez, mais l’apiculture demande beaucoup de travail et de patience.
Seuls les vrais passionnés persévèrent et entretiennent leur passion.

N’écoutez pas trop les nouveaux venus de l’apiculture mais prenez conseil auprès des anciens même s’ils se cachent (vivons heureux, vivons caché).
Les apiculteurs d’hier qui exerçaient avant l’effet de mode sont de vrais passionnés et souvent de longue date.
Ne pensez pas qu’un stage de 1 ou 2 jours vous permettra de gérer une ruche en pleine ville sans écueils et sans conséquences.
En pleine campagne, les erreurs n’ont des conséquences que sur vous et ne gêneront personne (ou presque), il en est tout autrement en ville.

Il faut que les apiculteurs arrêtent de travailler chacun dans leur coin, car tout le monde est concerné par la densification (humaine et animale).

Cela passe par un apprentissage et une meilleure connaissance de la vie des abeilles.

Mais que de satisfaction et quelle ouverture sur la vie qui nous entoure.
L’abeille est une fenêtre accessible sur l’écologie qui peut en pleine cité faire prendre conscience que les équilibres écologiques sont fragiles.
Quel meilleur exemple d’organisation sociale unique et fascinante qui a permis la survie de l’espèce depuis des millions d’années.
L’abeille est présente depuis plus de 20 millions d’années et l’homme moderne seulement depuis environ 200 000 ans.
Nous n’avons pas parlé de la richesse qualitative des produits de la ruche.
Tout ce qui tourne autour de l’abeille n’est que richesse et bonheur.

Préservons cette merveilleuse sentinelle de l’environnement.

Vous pouvez nous contacter à l’adresse contact.apicit@gmail.com

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